En attendant……

Ce monde sans argent sera enfin un outil efficace pour libérer l'homme de tous ses tracas, ses chaînes, sa honte, ses meurtrissures. Le mettre en place ne se fera pas sans heurt, sans oppositions virulentes provoquées par ceux qui meurent de trouille, terrorisés à l'idée de perdre leurs privilèges. Il y aura inévitablement une opposition aveugle, bornée et sauvage, de ceux qui osent encore penser que l'argent est un outil de justice (!!!), de cohérence et de paix sociale. Des décennies de discours d'hommes politiques rétrogrades, réactionnaires, indifférents aux vraies valeurs de la vie, aux partages équitables, à l'amour du prochain, au respect de tous, marquent les esprits insidieusement du sceau de l'infamie.
Ceux qui ont été trompés, depuis leur enfance, manipulés, devront l'admettre et refaire surface. Ce sera très difficile pour eux. Nous n'aurons donc pas les mains libres avant quelques années - quelques décennies ? - pour remettre bon ordre dans les pratiques sociales, pour qu'elles soient admises, comprises, approuvées et revendiquées par la très grande majorité d'entre-nous. .

Pour éviter le désastre, nous devrons agir sans précipitation - sans traîner pour autant ! Il faudra procéder par étapes.

Après m'être contenté d'énoncer quelques évidences, il est temps d'avancer quelques propositions. Celles-ci devront être soupesées, réfléchies, modifiées, complétées par tous ceux qui voudront s'investir dans le changement.

Nous pourrons supprimer rapidement de nombreuses heures gaspillées pour orienter les hommes et les femmes ainsi libérés vers d'autres activités, après propositions, concertations. Donc, en proposant sur la pointe des pieds... Ces deux actions devront être entreprises simultanément.

Nous devrons réguler les rémunérations, les égaler, mieux les répartir. Tant pis pour ceux qui ne seront pas contents ! Y aura-t-il fuite à l'étranger des intellectuels ? Rien n'est moins sûr ! Parmi eux, beaucoup sans doute sauront mesurer la chance qu'on leur offrira ; comme pour nous tous, leurs conditions de vie seront optimisées. Ceux qui sont vraiment intelligents le comprendront ; pour les autres, bon débarras !

Ce qui se passera dans un pays, devant les succès, s'étendra sur tous les continents. Je ne sais pas ce que deviendront les cerveaux malades, les nostalgiques de la tyrannie sociale……
Nous devrons étendre la gratuité de beaucoup de services et de produits de base. Nous devrons confisquer aux spéculateurs les logements vides pour les proposer à ceux qui vivent dans la rue. Ainsi, il n'y aura plus de personnes qui meurent de froid, de faim, perdus, abandonnés; sans perspective heureuse, sans espoir. Rapidement, il faudra décider des différentes attributions des logements selon des critères à étudier. Ce ne sera pas facile, il faudra faire preuve d'imagination, de patience, de bon sens. Ceux qui pourraient être défavorisés seraient prioritaires pour bénéficier de rénovations de logements, de nouvelles attributions, de logements neufs.

L'argent des banques sera confisqué ! Il sera distribué selon des bases équitables…
Petit à petit - non ! vite à vite ! - nous supprimerons l'usage de l'argent et de quelques obligations (ou contraintes) encore conservées pendant cette période de transition.
De très larges consultations populaires seront organisées. Ce ne seront plus un noyau de privilégiés qui prendront des décisions.

Dans le passé, en France, bien des personnes ont dû caresser le rêve de supprimer toutes les inepties sociales. En France et dans bien d'autres pays, à différentes époques. Chaque fois, les bourgeoisies ont repris les rênes du pouvoir pour conserver leurs privilèges. Pourquoi ? Les populations, trop désorganisées, n'ont jamais pu se libérer des tyrans, nouveaux ou ressurgis du passé. Ils étaient si vulnérables, si fragiles, que les ennemis de la justice sociale, de toutes origines, bourgeoises et militaires, intervenaient férocement.
Cette description très incomplète, assez imprécise, est pourtant un reflet assez fidèle de ces réalités du passé. C'est toujours le même refrain, les mêmes rêves cassés, les mêmes vies brisées, les mêmes atrocités commises. Un scénario presque aussi vieux que le monde…

C'est justement dans ce piège qu'il ne faudra pas tomber. Bien d'autres en avaient conscience lors de soulèvements populaires ; pourtant, ils ne sortaient pas vainqueur de leurs combats. Les luttes étaient trop inégales, malgré le nombre.

Et nous ? L'enjeu n'en vaut-il pas la chandelle ? Au nom de la dignité, au nom du respect de la vie humaine, au nom du regard que porteront sur nous les générations futures, au nom de tous ceux qui souffrent bien injustement, au nom de tous ceux qui sont massacrés ou assassinés chaque jour, au nom du respect de l'environnement, nous devons préparer la casse du monde de l'argent. Progressivement mais vite ! Très vite ! Chaque seconde perdue entraîne des dizaines de morts après bien des souffrances qui n'ont aucune justification. Et, partout dans le monde, des milliards d'hommes, femmes et enfants qui souffrent

Ecrivez, non de non ! Réagissez, si vous voulez encore vous regarder dans un miroir sans pleurer de honte ou de remord.

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